MAINTENANT LA GAUCHE !
2012 fut une année très riche : après la victoire du Parti Socialiste et de ses alliés au Sénat en 2011, la Gauche a enfin gagné l’élection présidentielle, et les élections législatives ont donné dans la foulée la majorité absolue au Parti Socialiste au Parlement.
Dans le Val-d’Oise, six députés sur dix appartiennent désormais à la majorité élue pour réaliser le changement, dont cinq socialistes. Dans les quatre autres circonscriptions, les scores de nos candidates ou de nos partenaires furent par ailleurs extrêmement encourageant.
Nos députés et nos sénateurs vont pouvoir agir au Parlement pour réaliser le changement. Mais le rôle du parti ne saurait uniquement se limiter à expliquer sur le terrain l’action de notre gouvernement et de nos parlementaires, les enjeux liés à ce Congrès de Toulouse sont donc essentiels. Nous devons impérativement préparer le Parti à tenir un double rôle : soutien du gouvernement bien sûr, car notre objectif est bel et bien un second mandat de François Hollande, mais en même temps rester un parti de débats et générateur d’idées nouvelles, capable de débattre et de préparer la mises en œuvre des 60 engagements et orientations du Président de la République.
Notre responsabilité est grande, les Français ont placé beaucoup d’espoirs en nous. Nous n’avons pas le droit d’échouer.
C’est pourquoi nous vous présentons notre projet pour la fédération du Val-d’Oise, pour un parti dynamique, avec un renouvellement des dirigeants, et au service de ses militants.
Dès aujourd’hui, mettons-nous d’accord sur quelques grands objectifs pour que la fédération du Val-d’Oise se donne un temps d’avance :
- un Parti de conquête
- un Parti de débat
- un Parti de combat
Et au service de ces objectifs, une fédération efficace et proche des militants…
Vous pouvez télécharger en cliquant ici la version PDF de la contribution fédérale.
Un Parti de Conquête
Le Parti Socialiste a gagné les élections présidentielle et législatives mais comparativement à 2008, il a officiellement perdu un millier d’adhérents dans le Val-d’Oise. Le Bureau fédéral des adhésions a conclu en septembre à une liste de 2 586 adhérents quand il en y avait 3 597 quatre ans plus tôt.
7 sections sur 53 (Argenteuil, Cergy, Garges-lès-Gonesse, Gonesse, Goussainville, Sarcelles, Villiers-le-Bel/Arnouville) concentrent la moitié des adhérents (1 341), ce qui souligne une certaine faiblesse géographique de notre Parti au regard de la réalité humaine et territoriale du Val-d’Oise.
Cela démontre qu’il n’y a pas non plus en 2012 l’enthousiasme que l’on a pu rencontrer dans la lignée d’autres victoires électorales en 1981, 1988 ou 1997. Cela démontre également que nous n’avons pas su conserver à nos côtés de nombreux adhérents qui s’étaient inscrits à partir de 2005, alors même que la première année d’adhésion reste simple (internet) et modique (20 €). Évidemment, les Français ont conscience de la dureté de la crise et des marges de manœuvre réduites du gouvernement ; ils ont également énormément d’attentes après 10 ans de droite et ne sont peut-être pas encore totalement convaincus que nous saurons y répondre, même s’ils ont choisi notre camp pour mettre un terme à la folle expérience sarkoziste.
Nous avons par ailleurs recueilli des milliers de contacts lors des primaires citoyennes qu’il nous faut désormais valoriser.
1- Développer le Parti dans le Val-d’Oise
Notre objectifs doit être de hisser à nouveau notre fédération départementale à un niveau de 3 000 adhérents ; adhérents qui puissent se sentir respectés et non seulement considérés comme des supplétifs et petites mains de « barons locaux ».
Donnons-nous les moyens de cette ambition, avec une véritable stratégie d’implantation et de développement.
Implantation, car notre parti doit être renforcé voire tout simplement doit exister partout dans le département, y compris dans des villes de 10 000 habitants comme Enghien ou dans les zones rurales comme le canton de Vigny ou de Viarmes.
Des sections locales doivent pouvoir être soutenues (comme pour Montmagny, Beauchamp ou Le Plessis-Bouchard) ou recréées (Arnouville-lès-Gonesse), et à défaut de création de section, il faut avoir un correspondant dans quasiment toutes les communes du département.
Développement, car notre ratio adhérents/population dans certaines communes peut être largement amélioré. À ce titre, nous devrions pouvoir valoriser les contacts avec les sympathisants – électeurs des primaires citoyennes – que nous n’avons pas suffisamment utilisé jusqu’ici et qui pourraient l’être dans le cadre du soutien à la mise en œuvre du changement annoncé par le Président de la République.
La fédération doit impérativement renforcer son soutien logistique et politique aux petites sections, souvent confrontées à une droite puissante. Le rôle du (de la) secrétaire fédéral(e) aux sections apparaît essentiel. Il n’existe pas de causes perdues. Les victoires à Eaubonne en 2001, 2004 et 2008, à Montmorency en 2008, sont là pour nous le rappeler. Nous devrons développer fortement l’enveloppe budgétaire adoptée en Conseil fédéral afin de soutenir les actions militantes des sections électoralement minoritaires.
Réfléchissons également à de nouvelles formes d’implantation dans les quartiers, dans les entreprises, pour diversifier et élargir notre recrutement et diffuser les idées socialistes au-delà de nos sphères d’influence traditionnelles. Toutes les motions proclament que le PS doit mieux refléter la réalité de la société française, sa diversité et sa sociologie : il est temps de passer aux actes. Alors que la moyenne d’âge du parti dépasse toujours les 50 ans, la façon de définir cet objectif est très simple : Faire baisser de 10 ans la moyenne d’âge des militants et des élus du Parti Socialiste. Cet objectif contient tous les autres. Il permettra d’engager une diversité sociale et ouvrira le chemin aux jeunes issus de l’immigration.
Il signifie de prendre un ensemble de mesures empreintes de détermination : une aide très importante de la fédération doit être consolidée et renforcée pour promouvoir une campagne d’adhésion massive aux MJS, aide financière, en militants, en préoccupation de tous les camarades en contact avec des jeunes. Nous devons politiser le rapport du parti à la jeunesse, pour en faire un rapport d’égal à égal et non plus d’assistance ou de réponse à des revendications. Le parti, ses élus, ses responsables veulent la faire accéder à des responsabilités. Ils l’invitent à venir prendre les affaires en main.
Tout cela implique des campagnes d’adhésion régulières. Tout cela implique de la part de nos parlementaires une application stricte de leur engagement à ne pas cumuler leur mandat national avec une fonction exécutive locale (mairie, conseil général, conseil régional et EPCI). Tout cela implique également qu’une réflexion sérieuse soit entamée pour limiter réellement le cumul des fonctions et mandats électifs locaux, avec une perspective limitation dans le temps des mandats.
Il n’est pas nécessaire pour cela d’attendre la sanction de la loi : les engagements pris lors des investitures pour les sénatoriales et les législatives doivent être respectés et d’autres fédérations, comme le Finistère, ont su devenir exemplaire à cet égard bien avant la convention Rénovation ou un projet de loi sur le non cumul.
Au-delà de l’appel que représente la continuité des premières adhésions à 20 €, la fédération doit organiser elle-même des campagnes d’adhésion, couronnées chaque année au printemps par une fête de la rose largement ouverte et médiatisée (stands des sections, participation de leaders nationaux, etc.).
Nous avons trop rarement l’occasion de partager des moments conviviaux et fraternels. Il faut savoir fidéliser les nouveaux adhérents : accueil trimestriel des nouveaux militants, remise d’une brochure départementale d’accueil, formation et débat sur l’identité, les principes et l’histoire du socialisme français.
2- Renforcer et élargir nos positions municipales, reconquérir le Département
Les élections municipales
La préparation des élections municipales doit être notre priorité pour le prochain secrétariat fédéral. Les élections de mars 2008 nous ont été particulièrement favorables et la reconquête à gauche de Goussainville dans une élection partielle est venue compléter un tableau déjà fortement positif.
Les élections municipales de mars 2014 vont se dérouler dans un contexte forcément moins favorable à la gauche – les élections intermédiaires locales étant souvent l’occasion d’exprimer les mécontentements à l’attention du gouvernement. Les difficultés économiques durables doivent renforcer cette prudence.
Notre priorité doit donc se concentrer sur la consolidation des municipalités de gauche issues des scrutins précédents (Goussainville, Argenteuil, Montmorency, Eaubonne, …) et envisager de mettre des moyens dans des communes où la gauche peut et doit l’emporter (Garges-lès-Gonesse, Franconville, Ézanville, Méry-sur-Oise, Pontoise, Herblay, Deuil-la-Barre, Montmagny, Groslay). Il faut aussi s’assurer du passage de relais dans de bonnes conditions là où des maires ont additionné de nombreux mandats consécutifs (ou cumulent avec le sénat et l’assemblée) et pourraient donc être amenés à passer le relais (Cergy, Saint-Ouen-l’Aumône, Taverny, Sarcelles, Gonesse, Écouen, Éragny-sur-Oise).
La fédération devra donc s’assurer que ces perspectives de conquêtes et/ou de passages de relais soient l’occasion de renouveler réellement nos élus en rajeunissant et féminisant les équipes et les têtes de listes, et en s’assurant d’une plus grande diversité sociologique des candidats. Ces nouveaux candidats devront faire l’objet d’une attention et d’un accompagnement renforcé, en terme de formation, de support logistique et militant.
En amont, il sera nécessaire de remettre au travail le Comité départemental des Territoires, qui avaient au début du précédent mandat fédéral tenté de coordonner l’action des édiles socialistes et mettre en cohérence leurs actions et leurs revendications, en termes d’aménagement du territoire mais aussi de positionnement des politiques publiques d’une commune à l’autre.
La fédération doit s’attacher également à favoriser la coordination des socialistes dans les intercommunalités existantes ou celles en devenir, pour s’assurer d’une meilleure coopération entre sections différentes tout d’abord, mais aussi entre les élus et le parti, notamment là où nous n’avons que des majorités relatives ou lorsque nous sommes minoritaires. Favoriser autant que possible le regroupement des sections selon les intercommunalités soit par des fusions de section, soit par la constitution effective d’un véritable conseil politique d’agglomération avec les différentes Commissions Administratives de Section.
Dans ce nécessaire travail de préparation des échéances municipales, le rôle de secrétaire fédéral aux élections doit être renforcé dans sa vocation d’anticipation et de soutien :
- un secrétaire fédéral disponible pleinement investi sur sa mission et de la confiance du secrétariat fédéral, se déplaçant sur le terrain ;
- une aide logistique et technique aux élus minoritaires en complément de l’UDESR, qui ne peut être leur seul interlocuteur ;
- mener avec les sections qui le souhaitent une étude détaillée pour déterminer la stratégie la plus efficace et la communication la plus appropriée à mettre en place ;
- mettre en place des commissions thématiques pour préparer toutes les futures consultations électorales et accompagner l’action de nos élus sur des dossiers concrets : transports, éducation, politique de la ville, sécurité, action sociale, environnement, action culturelle ;
- assurer, avec l’aide du secrétaire fédéral aux relations extérieures, la consolidation du rassemblement de la gauche pour les municipales, car toute primaire à gauche sera autant d’outils donnés à la droite pour nous battre…
Les autres enjeux électoraux
Après un an et demi de majorité fragile, la gauche a perdu en mars 2011 la majorité des sièges au Conseil général qu’elle n’avait obtenu qu’en mars 2008.
Évidemment, certains cantons ont été perdus (ou n’ont pas été conquis) en mars 2011 de peu de voix et l’on pourra toujours invoquer la malchance, la fatalité, ou l’injustice du découpage électoral. Il nous faut regarder également ce qui fut insuffisant dans notre propre camp : un manque de coordination ancien entre la fédération et l’exécutif départemental, un programme électoral insuffisamment lisible et mobilisateur. Les défauts antérieurs perdurent et s’y ajoutent une coordination insuffisante avec nos partenaires écologistes (non élus), communistes, et du Parti de Gauche dont nous revendiquons par ailleurs le soutien.
Il reviendra donc à la future équipe fédérale de préparer mars 2015 en lien avec le Groupe socialiste : rédaction du programme, rassemblement réel de la gauche, réélection des sortants, gestion des transitions locales là où la gauche est majoritaire, reconquête des cantons perdus en regardant précisant où les gains paraissent réalistes au regard des scrutins précédents (et pas seulement des présidentielles et des législatives de 2012).
Le secrétariat fédéral devra également veiller à ce que le futur découpage électoral pour les nouvelles élections cantonales soit enfin plus équilibré.
Assurons-nous dans cette configuration de ne pas reproduire les erreurs qui ont conduit à l’absence de représentation féminine valdoisienne à l’Assemblée Nationale. La parité sera pour nous un enjeu essentiel de la préparation des élections « départementales ».
La préparation des élections régionales de 2015 devra se faire dans la plus grande transparence pour présenter, au-delà du bilan et du programme de la gauche régionale, la liste la plus efficace pour l’emporter dans le Val-d’Oise, qui tiennent compte à la fois du bilan concret de nos élus et de la nécessité de renouvellement.
Un Parti de Débat
1- Une fédération plus ouverte, plus fraternelle
Avec le changement des locaux de la fédération opéré sous le précédent mandat fédéral, nous avons désormais un outil essentiel pour accueillir les militants, dans un cadre convivial et favorable au débat et à la formation. Il faut donc l’utiliser pleinement et multiplier les occasion de rassemblements fédéraux.
Mais dans le même temps, nous devons promouvoir des lieux de débats politiques déconcentrés au sein des cantons ou des circonscriptions.
Nous devons mettre en place de nouveaux moments de convivialité pour se retrouver entre militants. Actuellement, nous ne nous réunissons qu’une fois par an, pour les vœux de la fédération. Avec le développement des moyens financiers de la fédération, nous pourrions rétablir la Fête de la Rose et la rentrée fédérale.
Nous avons besoin de ces moments de convivialité et de camaraderie, car ils sont propices à de riches échanges, et nous permettent de faire connaissance avec les camarades des sections, voisines ou non.
2- Une véritable politique de formation des militants
La question de la formation des militants est l’un des grands manques du précédent mandat fédéral, alors que l’attente était déjà importante dans ce domaine voici 4 ans. Il ne s’agit pas ici de remettre en cause les initiatives du délégué fédéral, qui a proposé plusieurs actions à nos camarades, mais de rappeler que notre fédération doit avoir une responsabilité et une ambition plus forte en donnant les moyens d’agir à un(e) secrétaire fédéral(e) de plein exercice et disponible.
Il faut bien sûr poursuivre les actions récemment entreprises comme l’accueil spécifique des nouveaux militants et les rendre régulières.
Mais au-delà, nous devons déployer toute une palette d’actions :
- Organiser des journées de formation thématique ;
- Décentraliser dans le Val-d’Oise l’Université permanente des cadres PS-MJS en profitant du réel dynamisme de ce secteur au niveau national depuis 3 ans et demi ;
- Créer des partenariats avec les mouvements d’éducation populaire pour des formations communes ;
- Approfondir et renouveler le partenariat avec l’UDESR pour la formation des élus, avec une attention particulière pour les élus minoritaires ;
- Promouvoir l’envoi de militants à l’Université d’Été de La Rochelle.
Nous proposons également de créer à l’échelle départementale une sorte d’« université populaire de la gauche » qui soit un espace de confrontation et d’échanges entre la gauche politique, la gauche sociale, les intellectuels et la société civile.
3- La fédération, espace de réflexions et de propositions politiques
Rien ne serait pire pour notre parti que d’être une simple courroie de transmission des mesures gouvernementales, ce que l’on appelle un « parti godillot ». Comme nous souhaitons réellement le changement, nous devons accompagner notre gouvernement, afin de créer les conditions sociales et sociétales les plus favorables, pour mettre en place les 60 engagements de François Hollande et au-delà. La vraie révélation des primaires est justement d’avoir créé les conditions de la mobilisation pour les présidentielles. Nous populariserons d’autant mieux les grandes réformes de notre gouvernement que nous en aurons débattu.
C’est pourquoi nous proposons que quelles que soient les conventions proposées par la direction nationale du Parti nous engagions fortement la fédération et ses militants sur les sujets essentiels de la réorientation de la construction européenne, de la réforme fiscale et la redistribution, et également de la transition énergétique.
Nous proposons également d’organiser des groupes de travail fédéraux sur des thèmes centraux pour l’avenir du Val-d’Oise : jeunesse, politique éducative, aménagement du territoire, intercommunalité, politique de la Ville, Culture. Cette exigence permettrait de relancer le secteur Études de la fédération en organisant le Conseil Fédéral en commissions thématiques ouvertes aux militants et à leur expertise.
Les secrétaires et les délégués fédéraux devront disposer de réels moyens d’action et seront tenus de faire régulièrement un point sur leurs travaux.
4- Renforcer la démocratie interne
La fédération du Val-d’Oise du Parti Socialiste a profondément renouvelé ses outils informatiques et internet. Un intranet a été mis en place qui permet de mettre à disposition des militants et de rendre transparent l’activité des instances fédérales.
Il faut désormais l’utiliser de manière plus régulière et rendre son accès plus facile. La newsletter est une avancée importante et la création de l’intranet militant devrait permettre à terme la création d’un forum qui ne doit cependant se substituer aux rencontres réelles.
Nous proposons par ailleurs :
- la mise en place de la pétition d’initiative militante pour interpeller nos instances de délibération et les groupes d’élus socialistes ;
- l’organisation de réunions de compte-rendu de mandat pour les élus et responsables du parti (conseillers régionaux et généraux, députés, sénateurs, secrétariat fédéral) ;
- la visite une fois par an des sections par au moins un membre du bureau fédéral.
Nous nous satisfaisons de la bonne tenue de nos instances de contrôle (Bureau fédéral des adhésions, Commission fédérale de contrôle financier, Commission fédérale des conflits), dont la saisine ouverte à tout militant. Elles assument leur rôle au bon niveau depuis plusieurs années ; c’est un travail à consolider car il participe à la résolution des difficultés ponctuelles.
Un souhait de bon sens pour rendre plus vivante, constructive et démocratique la participation du militant de base : la consultation directe régulière sur des questions internes ou externes au Parti. Actuellement, le vote des militants consiste à choisir des représentants, approuver ou non des rapports d’activité, choisir des motions… ils doivent être consultés plus souvent.
5- Une communication fédérale à la hauteur de nos ambitions
Une refonte totale de la presse fédérale a été tentée ; elle reste inachevée. La newsletter et l’intranet militant a remplacé le rôle tenu par feu Agir-Unir (qui avait disparu peu à peu depuis 2005).
Mais l’expérience du magazine fédéral trimestriel de qualité a fait long feu. Pourtant, c’est outil essentiel de promotion de nos idées et de nos propositions non seulement auprès de nos sympathisants mais aussi auprès de nos partenaires politiques, associatifs, syndicaux, etc. Le Parti Socialiste doit nourrir le débat des acteurs sociaux et politiques du Val-d’Oise. Ce magazine, non seulement armerait les militants sur les grands enjeux de nos territoires, mais aussi serait le vecteur pour défendre nos orientations sur le plan départemental et dans nos communes.
Nous proposons donc à côté du secrétaire fédéral à la communication (poste qui a disparu depuis plusieurs mois) la nomination d’un « directeur de rédaction » chargé d’animer un comité de rédaction pluraliste et composé de divers membres des instances fédérales.
Il faut également réactualiser les affiches départementales (les dernières dataient de 1992). Des tracts départementaux nous permettant notamment d’avoir une expression spécifique du parti sur des sujets valdoisiens (Roissy-CDG, Grand Paris, Oise à Grand gabarit, Confluence, etc.) seront mis à la disposition des camarades. On peut également fixer le principe d’une distribution régulière de ce type de matériel dans toutes les gares du département.
Un Parti de Combat
1- Retrouver durablement la confiance de notre camp social, classes moyennes et populaires
Les socialistes ont réussi à démontrer leur capacité de mobiliser leurs concitoyens au travers des votations citoyennes sur le statut de la Poste et surtout avec l’organisation des Primaires Citoyennes.
Retrouver le chemin des couches populaires n’est pas seulement affaire de primaires, de programme et de mesures économiques.
Les réunions d’immeubles, les portes à portes, ces pratiques de relation étroite des politiques avec la population ont laissé la place au marketing et aux petites phrases dans les médias. Ce terrain est quelquefois occupé dangereusement par les extrémistes de tous bords, communautaristes ou frontistes.
C’est donc une impérieuse nécessité pour nous de revenir aux côtés des salariés en lutte chaque fois qu’ils dénoncent légitimement des conditions de travail et/ou des plans sociaux dont ils seraient les futures victimes.
Une partie des Valdoisiens, dans les quartiers populaires (malgré l’action de nos élus) ou sur les franges urbaines de l’agglomération parisienne, se sentent abandonnés. Nous devrons réinvestir ces territoires. L’égalité des territoires (sécurité, culture, développement urbain, services publics, logement, transports…) doit structurer l’ensemble de nos politiques. La laïcité dans une vision généreuse donc offensive, l’égalité réelle donc l’égalité femmes-hommes et la lutte contre toutes les discriminations et le racisme doivent également nourrir notre discours et nos actions sur le terrain.
La fédération établira là aussi en concertation avec les secrétaires de section une cartographie des quartiers et des zones périurbaines à réinvestir et un plan d’action sera mis en place afin d’organiser la présence de tous, élus et militants, dans des campagnes massives d’intervention dans les quartiers et les zones industrielles.
Baisser la moyenne d’âge du parti et changer sa composition sociale signifie ouvrir l’accès aux responsabilités qui est verrouillé par le cumul des mandats. Nous l’avons déjà exprimé plus haut.
Soyons clairs, la quantité de mandats disponibles, alors même que notre parti vieillit, que les élus restent accrochés à leurs mandats avec l’application de la priorité aux sortants, qu’ils en cumulent plusieurs, crée une situation inextricable, empêchant le renouvellement et donc la reconquête de notre contrat avec les populations que nous devons représenter. Il ne s’agit pas de laisser la place à d’autres ambitions mais avant tout de permettre à de nouvelles générations de redéfinir le rapport démocratique avec le peuple qui lui change beaucoup plus vite que nous.
Il faut cesser définitivement avec les ambiguïtés et décider de règles qui s’appliquent à tous comme nous l’avons fait pour instituer la parité.
2- Un parti au cœur de la gauche
Le Val-d’Oise avait innové en proposant dès janvier 2009 un comité départemental de liaison de la gauche, qui a bien fonctionné pendant deux ans, avec nos camarades du Parti Communiste (et du Front de Gauche en général), d’Europe Écologie/Les Verts, du Mouvement Unitaire Progressiste, et du Parti Radical de Gauche. Plusieurs positions, déclarations et communiqués communs ont été débattus, élaborés et souvent adoptés sur le Grand Paris, la LGV, La Poste, les retraites, le financement de l’enseignement privé.
Elles auraient mérité d’être plus lues et soutenues par beaucoup de nos élus.
Rien ne serait pire, après notre victoire, tant attendue, à la présidentielle, aux législatives et aux sénatoriales, que de considérer notre parti comme tout puissant et hégémonique.
C’est justement lorsque nous sommes dans un tel rapport de force démocratique que nous devons mettre en place des outils pour rassembler l’ensemble de la gauche. La composition du gouvernement est une chose. Mais un travail permanent doit être accompli par nos organisations politiques pour construire ensemble une alternative durable au libéralisme. Nous sommes au pouvoir dans les principales institutions du pays. Notre devoir, pour défendre notre modèle de société et conduire dans la durée le changement que nous souhaitons, est de conforter nos positions.
L’union est difficile, mais elle est nécessaire pour éviter l’éclatement entre un « pôle de radicalité » voué à la seule contestation et un « pôle de gouvernement » confiné dans celui de la gestion. Nous proposons de créer un comité permanent des partis de gauche et des écologistes. C’est sur la base d’un socle programmatique commun que doivent être conclues les nécessaires alliances électorales, ainsi mieux partagées sur le terrain et plus efficaces.
Et cette orientation était d’autant plus concrète, réaliste et pragmatique que nous gérons ensemble la plupart de nos collectivités et EPCI.
Nous devons dans le Val-d’Oise de la même façon tisser des liens plus étroits avec le mouvement syndical et associatif.
Un premier travail a été mené dans le mandat fédéral précédent notamment à l’occasion des luttes communes pour la défense des services publics (La Poste, l’hôpital). Nous devons reprendre cette voie, avec encore plus de détermination que c’est notre camp qui est aux responsabilités. Ne disons pas à nos partenaires syndicaux comme le fit en 1982 un secrétaire national à une délégation confédérale venue à Solférino : « le Parti socialiste est fermé pour cause de gouvernement ». Non ! Le PS à Solférino comme à Francis-Combe doit être grand ouvert pour discuter des moyens de la mise en œuvre et de la concrétisation du changement. Nous devons rencontrer régulièrement les organisations syndicats et les coordinations lors des mouvements sociaux.
D’ores-et-déjà une plus grande concertation avec les syndicats de l’éducation nationale, les mouvements d’éducation populaire et les associations de parents d’élèves qui vont devoir s’exprimer dans le débat sur la refondation de l’école.
Nous proposons un rendez-vous régulier avec les syndicats et le mouvement associatif sorte de débat annuel de la gauche politique et sociale, prélude à l’université populaire de la gauche que nous avons appelé de nos vœux plus haut.
Dans cette optique, il faut d’abord redonner lisibilité et moyens aux secrétariats fédéraux aux entreprises et au mouvement social et susciter l’émergence d’un véritable secrétariat fédéral à la vie associative entendue au sens large : relations avec les associations mais aussi dialogue (qui n’exclut pas les désaccords) avec les collectifs et autres coordinations qui pèsent dans le débat public départemental.
3- Ouvrir le Parti Socialiste sur la société
Nous proposons à nouveau de créer un Comité fédéral économique, social et culturel pour associer à nos réflexions les acteurs associatifs, syndicaux, mutualistes, économique (patrons de TPE, artisans…) et de l’économie solidaire.
Il apparaît également nécessaire de créer des organismes associés permettant à des femmes et des hommes qui ne souhaitent pas adhérer au PS et préfèrent un militantisme thématique ou sectoriel, de militer avec nous (lutte contre la pauvreté, pour l’alphabétisation ou le développement de l’économie solidaire, l’action dans les quartiers…).
C’est un des débouchés qui peuvent être proposés aux électeurs des primaires citoyennes pour les fidéliser.
Nous sommes tous membres du Parti Socialiste Européen, et dans la période qui s’ouvre le PS français devra approfondir le débat avec ses partis-frères en Europe sur le tarif extérieur commun, sur la relance de la construction européenne, sur les réponses politiques et économiques à apporter à la crise, sur la cohérence de la stratégie politique des partis du PSE. Sous l’impulsion de Martine Aubry et de Poul Nyrup Rassmussen, qui ont tous les deux passé la main, ce débat a enfin réellement commencé avec la crise économique et financière qui a, peu à peu, jeté à bas les illusions du social-libéralisme et du blairisme. Mais il reste beaucoup à faire.
Nous pensons que le débat commence à la base, nous encouragerons donc les sections à se jumeler avec des sections d’autres partis socialistes ou sociaux-démocrates d’Europe, comme l’ont fait Eaubonne-Montlignon ou L’Isle-Adam/Parmain.
Une fédération efficace & proche des militants
Efficacité, disponibilité, convivialité seront nos maîtres mots
1- Le rôle du premier secrétaire fédéral
C’est avant tout un porte-parole et un animateur. Il représente à la fois les militants dans le département (conférences de presse régulières, manifestations publiques…) mais aussi au niveau national (prise de parole au conseil national).
Il doit être disponible. Toutes les motions proclament la nécessité de rénover nos pratiques : passons aux actes. Faisons respecter des règles claires de non cumul des mandats et des fonctions : nous pensons qu’il n’est pas possible d’être à la tête d’une fédération de 2 500 adhérents et de cumuler plusieurs mandats locaux, intercommunaux ou nationaux.
2- Une équipe fédérale disponible, soudée et pluraliste
Le rôle du secrétariat fédéral est essentiel. Exécutif de la fédération, il doit se réunir toutes les deux semaines avec un ordre du jour déterminé à l’avance et se conclure par un relevé de décision. Il doit préparer un ordre du jour précis du conseil fédéral, du bureau fédéral, recevoir les sections (via leur secrétaire ou leur C.A.S.) qui en font la demande, voire aller à leur rencontre sur le terrain.
La composition du secrétariat fédéral est importante. Paritaire, représentatif; le SF doit également être pluriel et disponible (pas de cumul excessif non plus, il ne s’agit pas de caser les « grands élus »). Toutes les sensibilités y ont leur place, il n’appartient pas à un courant ou à un sous-courant. La cohérence d’une équipe n’implique pas que ses membres soient issus de la même chapelle !
3- La fédération au service des adhérents
Nous ferons le point sur les moyens financiers et humains de notre fédération. Le rôle irremplaçable des permanents politiques et administratifs doit être réaffirmé. Les missions de chacun doivent être bien définies.
Socialistes, nous devons être exemplaires sur les rémunérations, les conditions de travail et le droit à la formation des salariés de notre fédération. Cette exemplarité sociale se double d’une exigence financière : à l’instar des cotisations des adhérents, celles des élus doivent être acquittés régulièrement et ne doivent pas l’objet d’exonération ou de retard, sauf cas de force majeure.
Quelques élus indélicats ne méritent pas que l’on maintienne à leur égard une mansuétude qui méprise l’effort des autres militants et élus.
4- Des réunions fédérales efficaces
Les instances fédérales se tiendront de manière régulière. L’introduction politique du Premier secrétaire (ou d’un secrétaire fédéral) doit être courte pour laisser à tous la possibilité de s’exprimer. Le CF et le BF feront systématiquement l’objet de comptes rendus écrits, diffusés sur l’intranet militant.
De même l’action de nos élus au conseil régional et au conseil général doit faire l’objet de discussions sérieuses et régulières. Au moins deux assemblées générales de militants par an doivent y être consacrées, afin que tous les adhérents qui le souhaitent puissent donner leur avis sur les grandes orientations portées par nos élus.
À ce titre, la composition de la délégation valdoisienne du comité régional du PS ne doit pas être faite par défaut ou n’être composée que de camarades souhaitant défendre leur cause pour l’investiture.
Enfin, le futur SF devra s’assurer que la bonne tenue des commissions de contrôle (conflits, contrôle financier, adhésions) que nous avons constaté depuis 2005 se perpétue et s’accentue.
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